Répons, œuvre emblématique de la musique spatialisée, résonne pour la première fois dans la Grande salle de la Philharmonie. Une rencontre au sommet entre création musicale et architecture.
Voilà un concert habité de spirituel — comme les aime Matthias Pintscher. Tout d’abord Répons, de Boulez, qui revisite à grands renforts d’électronique le jeu liturgique responsorial du grégorien, dans une œuvre coruscante et hautement sensuelle. Ensuite Mouvement (- vor der Erstarrung) de Lachenmann : recherchant au contraire le squelettique et le frénétique au plus profond du geste instrumental, Lachenmann convoque pour nous les derniers sursauts, tressautements réflexes et macabres, du moribond. En réponse à cette aspiration au transcendant — qu’il s’agisse du religieux comme de l’observation quasi clinique du seuil de la vie à trépas —, une œuvre pour percussion seul : Assonance VII prend sa place au sein d’une série d’esquisses, comme un atelier où Michael Jarrell se sent « le droit de se concentrer sur une idée musicale » pour la mettre en pratique, et la confronter librement à sa réalisation.
Assonance VII
Mouvement (- vor der Erstarrung)
Répons pour six solistes, ensemble de chambre, sons électroniques et électronique en direct